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Le désert est connecté

Le Bonheur répand les nouvelles qui font rire, sourire et renaître l’espoir. Des articles sur des thématiques larges, nous montrent que l’avenir peut être brillant. Bonne nouvelle publiée le 7 décembre 2025.


Caravane des peuples du désert. Source : Xisdom / Pixabay.com

Les trois grands groupes de télécommunication français Orange, SFR et Numéricable ont construit un réseau d’eau potable jumelé à un réseau de communication dans l’ensemble du Désert du Sahara. Cette volonté de changer le monde a débouché sur budget de soixante-dix milliards d’euros. Le désert est désormais connecté au reste du monde. 

En Afrique, de nombreux villages s’appellent « celui qui retient l’eau », « là où l’eau aime s’arrêter », « là où l’eau est propre ». Inclue dans les tâches quotidiennes, l’eau est aussi maîtresse des rites en tous genres. C’est alors une joie pour les Saharois, peuples nomades du désert de voir ces relais de réseaux qui non seulement leur permettent d'avoir de l'eau mais aussi de communiquer (téléphone, internet).

Ce désert ne cesse de grandir depuis 5000 avant JC. Les peuples du désert vivent une vie de nomade conditionné par ce désert chaud et hostile de sable et de montagne. Cette désertification grignote les pays à proximité mais ont aussi des conséquences sur le monde entier. A citer la violence des tempêtes de poussières, la dégradation des sols et la difficulté des pratiques agricoles.

Face à cet enjeu de taille et la raréfaction des denrées alimentaires, suivi de malnutrition chronique dans plus de 50% du continent Africain dès les années 2000, la Fondation France Télécom a décidé de lancer des appels à projet pour lutter contre l'extension du désert chaud. Lors de la conférence StopHeat du 15 novembre à Lyon, dirigé par Bernard Tropiez, Président de la Fondation, le projet de coalition entre les 3 grands acteurs pré-cités a été voté à l'unanimité.

Le projet a consisté en l'implantation d'un réseau de borne fontaine tous les 5 km en parallèle à un réseau de télécommunication avec des points d'électricité. Initié dès janvier 2016, les équipes des 3 marques concurrentes ont établi un QG place de la Bastille à Paris pour centraliser le projet. À la tête de la première équipe de terrain André Gurin, et cinq ingénieurs d'origines internationales (Norvège, Inde, Russe, Etats-Unis, France) se sont rendus au Sahara plus précisément dans le Dasht-e Kavir en Iran pour commencer le travail.

Successivement, les Touaregs et les Toubouhs facilitèrent le travail de l'équipe en les aidant à s'accoutumer aux circonstances de travail extrême dans le Sahara. «On croit toujours qu'on a maîtrisé la nature mais, ici elle nous rappelle qu'elle est la plus forte» faisait remarquer Loïc Plant, l'administrateur réseau de Orange. Le projet titanesque a vu la participation de plus de 25000 collaborateurs, techniciens, ingénieurs en BTP, cuisiniers et médecins. Durant les neuf ans de travaux, une équivalence de 2 000 000 d'euros de nourritures ont été achetés pour les équipes, 985 000 heures de travail et des journaux intimes de bords d’un total de 152 365 pages ont été écrits par les collaborateurs.

Antenne d'émission. Source : Blickpixel / Pixabay.com

Le réseau Tam-Tam consiste donc en un réseau d'antenne-relais de plus de 300 GHz à 10 000 GHz, par onde THF sur toutes les 20 km qui véhicule un réseau téléphonique et un réseau internet WIFI. Des cabines publiques mises à la dispositions de tous sont aussi visibles au détour des dunes de sables. Elles s'intègrent dans le paysage puisque faites en assemblage de terre, de sable et de pierre. Elles sont installées toutes les 10km et comportent chacune un ordinateur avec une interface ultra simplifiées disponible en plus de 820 langues, dont le français, l'anglais, le norvégien, le berbère et le tamajaq.

Eau limpide des bornes fontaine du désert. Source : Werner22brigitte / Pixabay.com

Un réseau plus dense de bornes fontaines coïncide avec ses antennes. Elles sont visibles toutes les 5 km. Fonctionnant selon un système de pompage manuel qui actionnent en même temps une production d'électricité, il est possible d'y puiser de l'eau en rechargeant ses appareils de communication. L'eau est puisée dans les nappes phréatiques et est d'une potabilité jugée fiable par l'OMS.

L'ensemble du système est alimenté par des petites plaques solaires auto-orientées (elles s'orientent selon un angle optimal à mesure que le soleil se couche) performante contenant du Tungstène, qui accroît l'intensité d'électricité produit. Conjuguée avec la puissance des rayonnements dans le désert, le résultat rendu par ces plaques est phénoménale. Ce système utilisant deux sources d’énergies est très fiable, quand une panne apparaît sur l'un, l'autre prend le relais.

Aujourd'hui, 15 novembre 2025, les représentants de Numéricable, SFR et Orange sont allés au Sud Soudan pour inaugurer le réseau colossal Tam-Tam. Un ensemble de 320 000 puits ont été forés, 109 325 230 km de câblage ont été installés pour que les 8 millions de km2 de désert soient entièrement desservis par de l'eau potable et un réseau téléphonique et internet. Dorénavant, il est possible de boire de l'eau propre, envoyer un sms ou checker ses mails en plein Sahara. L’initiative est porteuse d’innovation, de développement et facilite la vie des nomades, qui voient en même temps leur mode de vie, sinon leur culture modifier. Le désert est rendu moins hostile, cela est-elle une alternative qui se présente pour désengorgement les grandes villes ?

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